Arushaniouz

La saison des pluies est enfin terminée. Elle a été intensive et longue cette année. La route qui va de la maison à Rijk Zwaan a été impraticable pendant de nombreuses journées : maintes voitures se sont embourbées et même mon vélo ne passait pas. Donc, poncho et bottes en caoutchouc, et en avant marche ! Mais, c'est fini, et la période froide va commencer. Avec en prime des ciels bleus intenses, avec quelques fois des vues magnifiques sur le Kilimanjaro enneigé. 

Pendant tous ces dimanches pluvieux, j'ai pas mal cuisiné et expérimenté. Ca fait déjà un petit moment que je fais du pain maison, à la main, sans outils autres qu'une cuillère et un bol. Le résultat est toujours bon ! Le pain qu'on trouve ici dans le commerce est bourré d'additifs tels que huile de palme, sucres et conservateurs. Le seul défi : les coupures de courant. Mais là aussi, j'ai trouvé la parade, et fais cuire le pain à la vapeur. C'est moelleux à souhait !

La recette est ultra simple : 500 gr de farine, 12 à 15 gr de levure de boulanger sèche et une cuillerée de sel. Mélanger les ingrédients secs et ajouter 300 ml d'eau tiède. Faire une belle boule de pâte, en pétrissant jusqu'à ce que la pâte ne colle plus aux mains. Laisser reposer 2h à l'abri des courants d'air, et mettre au four (avec ou sans moule) à 180°C pendant environ 40 minutes.  Pour faire cuire à la vapeur, mettre la pâte dans un moule au bain marie, avec de l'eau à mi-hauteur. Couvrir et porter à ébullition et laisser cuire à feu doux pendant également environ 40 minutes. Je n'ai pas encore essayé de faire des baguettes, ça sera pour une prochaine fois. 

Une autre chose qu'on ne trouve pas facilement ici : de bons yaourts. Alors j'ai ramené de petits sachets de ferments lactiques de France et fais mon yaourt maison. Là encore, c'est très simple :  il suffit de chauffer un litre de lait entier à 37 - 45°C. On doit pouvoir tremper le petit doigt sans se brûler, et la température est bonne. Ensuite on ajoute un petit sachet de ferments et on mélange bien. Puis on verse le mélange dans un ou plusieurs récipients propres et on les couvre. Comme je n'ai pas de yaourtière, j'ai réfléchi un peu et trouvé le procédé suivant : je tapisse la glacière d'une couverture. J'utilise évidemment une couverture Maasai, pays oblige et ça y ajoute une touche exotique. Je place le récipient avec le yaourt à devenir sur la couverture dans la glacière, enveloppe bien le tout et ferme la glacière. A laisser reposer toute une nuit (12 heures environ) sans bouger la glacière. Je place ensuite le yaourt au frigo, et quand c'est froid, c'est prêt ! Et la semaine suivante, je refais du yaourt avec ce qui reste de la production précédente (l'équivalent d'un yaourt environ). Il paraît qu'on peut faire ça 3 à 4 fois, ensuite il faut recommencer avec un sachet de ferments lactiques. Et tous les matins, je me réjouis de manger mes céréales avec un petit yaourt fait maison. 

En surfant sur internet, j'ai vu quelque chose de rigolo pour faire son propre vin. Alors je tente le coup : un litre de jus de raisin avec une cuillère de levure de boulanger sèche (oui la même que pour le pain). Et on ferme à l'aide d'un... ballon ! Sous l'effet de la fermentation, le ballon gonfle avec les émissions de CO2 (je vais travailler à vélo, alors ça compensera, j'espère, pour l'environnement !). Ca fait maintenant une semaine que ça fermente, et il en reste deux encore à patienter. Ensuite, je ne garantis rien, le résultat ne sera probablement pas terrible. Mais ça ne fait rien, c'est juste pour le fun. 

C'est tout pour aujourd'hui, en ce qui concerne mes petites occupations et explorations. Je vais vous laisser, je dois sortir les cacahuètes du four, elles doivent être grillées à point maintenant.