Arushaniouz

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Field day à Kilosa

Notre product development specialist Naiman avait organisé son tout premier champ démo à Kilosa, dans sa région de Morogoro, vers le sud-est de la Tanzanie. Il avait été décidé qu’une équipe lui prête main forte, et on m’a embarquée dans cette petite aventure.

 

Départ à 06h30 un mardi matin, avec Abel, notre collègue Maasaï, et Godlisten, l’un de nos chauffeurs. La route d’Arusha vers Morogoro est goudronnée tout le long, une deux voies traversant beaucoup de villages et petites villes. Avec de nombreux contrôles de police,  comme dans tout le pays.  La limitation de vitesse varie constamment de 50 km à pas de limite du tout, ce qui fait qu’on ne s’ennuie pas (quelques frayeurs quand-même de temps à autre).

 

Les paysages sont beaux, je me suis régalée. Des chaînes de montagnes, de grandes plaines, des champs de sisal à perte de vue, des baobabs, des cocotiers dans la région plus côtière, des acacias parasol si emblématiques du paysage tanzanien.  

 

Dix heures de route tout de même pour arriver à destination, à notre hôtel à Morogoro. Un hôtel insolite, désuet, manquant sérieusement d’un coup de nettoyage, de peinture, de ravalement. La propriétaire est une Canadienne qui vit en Tanzanie depuis très longtemps déjà, et l’hôtel doit contenir tous ses souvenirs de voyage, voire ceux de ses ancêtres. Un hôtel-musée, bordélique et poussiéreux, où l’eau coule des robinets quand on a de la chance, et l’électricité coupe à la moindre goutte de pluie.  En revanche, la table est bonne, et le personnel adorable. Ceci compense cela.

 

Après une bonne nuit de sommeil malgré tout, nous voilà partis à Kilosa, le petit village où allait se tenir la journée démo, pour tout préparer pour le grand jour du lendemain. Et bien, de Morogoro à Kilosa, c’est deux heures de route dont une sur piste ! Cela n’en finissait plus de cahoter, maintenant à 5 dans la voiture, mais l’ambiance était au beau fixe et mes collègues, tout en Swahili, se sont apparemment raconté beaucoup d’histoires amusantes. Finalement nous avons atteint le champ démo, niché entre les arbres et les plantations de maïs, en plein milieu de nulle part.

 

Dans ce champ, des tomates OP, des tomates de la concurrence, et notre belle Jarrah. Jarrah est une tomate semi-déterminée, le fruit du travail de l’équipe de sélection d’Afrisem, une variété très prometteuse dont nous sommes très fiers.  Le propriétaire du champ lui aussi ne tarissait pas d’éloges, surtout sur la récolte qui s’annonçait très bonne.

 

Après une journée bien remplie, avec chaleur, poussière, quelques visites de producteurs dans les environs et beaucoup d’heures passées en voiture, retour à l’hôtel. Marcus de l’Afrique du Sud et Salmon de la région de Dar es Salaam nous ont rejoints eux aussi, et nous avons passé une soirée studieuse pour peaufiner le déroulement du lendemain. Puis dodo tôt, car départ fixé à 6 heures du matin. Après ces quelques heures de sommeil et sans avoir pu prendre de douche, car pas d’eau, nous avons repris la route vers Kilosa. Petite parenthèse, on apprend très vite ici à se laver quand il y a de l’eau ou de l’électricité, car on ne sait pas de quoi demain sera fait. A la maison c’est un peu pareil, mais heureusement nous avons un groupe électrogène. Chez nous, pas d’électricité signifie un pauvre filet d’eau (froide) : une pompe est nécessaire pour avoir de la pression. Et pas de courant, pas de pression. Ni de l’eau chaude, bien sûr. Et comme les matinées sont souvent fraîches, ce sont des débuts de journée plutôt glagla.

 

Le petit village de Kilosa étant loin de tout, quelle n’a pas été ma surprise de constater que les plus de 60 fermiers invités par Naiman se sont tous déplacés pour notre journée démo. Les uns à pied, les autres à vélo ou en motocyclette, ou profitant d’un co-deux-roues-tage, quelques rares personnes en voiture. La journée a été un succès, et même si tout n’était pas parfait, tout le monde était tout simplement ravi. Nous les premiers !

 

Naiman, dont c’était donc le tout premier champ démo, était heureux et soulagé, et  ce qui l’a surtout marqué, comme les autres d’ailleurs, c’était le travail d’équipe que nous avons mis en place. Comme partout, nos commerciaux sont seuls sur le terrain, et notre équipe tanzanienne est toute récente et encore en phase de découverte et de construction. Savoir qu’ils peuvent compter sur le support des autres, leur a fait énormément de bien, et c’est vrai que ces deux jours passés ensemble ont créé une belle cohésion.  Je me suis fait la réflexion que nous devions former une drôle de petite équipe, mes collègues tanzaniens, les uns plus noirs que les autres, et moi,  clignotante de blanc. Ils m’ont traitée comme l’un des leurs, sans égards particuliers, même pour le pipi dans la nature, ce que j’ai beaucoup apprécié (oui, le pipi aussi, surtout sous un gros baobab).

 

Et voilà, c’était fini, et nous avons repris la route du retour le lendemain matin. De nouveaux dix heures de voiture, les mêmes paysages mais en sens inverse, avec tout de même une très belle variante : le Kilimanjaro comme je ne l’avais encore jamais vu a soudainement surgi devant nos yeux  pour nous accompagner ensuite sur de nombreux kilomètres.

 

C’était une belle petite aventure, qui m’a permis de découvrir une autre partie de la Tanzanie, ce pays énormément vaste, et qui a été un très bel exemple de « team building », dont nous récolterons les fruits encore longtemps. A renouveler quand vous voulez !  

 



07/04/2017
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