Arushaniouz

Arushaniouz

Le parc national de la Pendjari

C’était l’objectif principal de notre voyage. Le parc Pendjari est une grande réserve naturelle, abritant de nombreux animaux.  Le parc Pendjari fait partie de ce que l’on appelle le WAP : parc du W, forêt d’Arly et parc Pendjari. Le parc du W s’étale sur le Burkina, le Bénin et le Niger. La forêt d’Arly se trouve au Burkina, et le parc Pendjari au Bénin, le mieux entretenu des trois. C’est un énorme territoire de chasse, avec de nombreux campements, et par définition, beaucoup de chasseurs.  Ainsi que des touristes « vision », comme nous.

Au sein du parc Pendjari, il y a trois endroits pour dormir. Plutôt chers, avec d’après ce que l’on nous a dit un confort plutôt sommaire et beaucoup de moustiques. Nous avons décidé de loger à proximité de l’entrée du parc, à Tanougou, au pied des cascades du même nom et d’une fraîcheur bienvenue après des kilomètres poussiéreux parcourus en pleine chaleur. La voiture a beau être climatisée, par 45° on transpire quand-même ! 

Mais avant de pouvoir nous rendre à Tanougou, en venant de Tanguieta, nous avons été arrêtés sur la route par la gendarmerie. Situation africaine oblige, le Bénin venait de renforcer drastiquement les mesures de sécurité et il a fallu que nous retournions à Tanguieta pour nous faire enregistrer auprès de la gendarmerie avant de pouvoir poursuivre notre chemin. Il a même été question de nous faire escorter par un gendarme armé, mais il ne nous a pas semblé utile d’y recourir. De toute façon, nous n’avions pas de place dans la voiture, où il fallait déjà caser le guide. Nous avons croisé plusieurs touristes dans la réserve qui eux étaient accompagnés, ce qui faisait quand-même un drôle d’effet.

Le matin venu, bien avant l’aube, avec notre chauffeur, le guide (obligatoire),  de nombreuses bouteilles d’eau et les appareils photos chargés à bloc, nous voilà partis au parc Pendjari et pour ce qui allait être une belle journée. Nous avons vu plein d’animaux : des babouins en veux-tu en voilà, des singes rouges (patas), des singes verts (vervet), des cobes de Buffon, des cobes Defassas (waterbuck), des bubales, des hippotragues, des phacochères, des hippopotames, des crocodiles, des roliers , des marabouts... Et un troupeau de buffles comptant bien une centaine de membres, ce qui serait assez exceptionnel.  

La cerise sur le gâteau, c’était les éléphants. Nous en avons, tout d’abord et tout excités, distingué un au loin, puis deux, puis trois, puis lentement, un troupeau s’est dirigé vers nous. Il y en avait bien 25, des grands et des petits. Un mâle énorme et imposant ouvrait la marche. Nous avons laissé le troupeau venir tout droit vers la voiture, après avoir demandé au guide de nous donner le « top départ » dès que cela s’imposait, et au chauffeur de se tenir prêt à déguerpir. C’est que ça peut être redoutable, un éléphant, et ça n’a pas loupé : quand le gros mâle nous a aperçu, il a chargé !! Le temps de prendre une photo, le cœur battant à tout rompre, et nous nous sommes très rapidement écartés de son chemin. Cela l’a calmé, et il a fait traverser sa petite famille en toute quiétude, à quelques mètres seulement de notre 4x4. C’était d’une beauté à tout rompre, et je ne pouvais m’arrêter de répéter « wauw ! wauw ! ». Un moment très très fort en émotions, à couper le souffle.

En début d’après-midi, à l’heure la plus chaude de la journée et après avoir sillonné des km et des km de pistes, nous nous sommes arrêtés près d’une mare pour observer les animaux qui venaient y boire. Nous y avons revu Nestor, avec qui nous avions fait connaissance le matin-même. Nestor est un vieux babouin, qui a perdu presque toutes ses dents et s’est bien amoché à force de bagarres avec ses rivaux. Nestor apprécie la présence de l’espèce humaine, mais nous avons préféré ne pas l’approcher de trop trop près…  même s’il porte un joli prénom, ça reste quand-même une bête sauvage !

Mais retournons à la mare. Là aussi, c’était un moment magique. Le calme régnait, la nature était silencieuse, et les animaux sont venus seuls ou en famille se désaltérer à tour de rôle. Cela a l’air d’être quelque chose de bien organisé : c’était un va et vient tranquille mais permanent, un roulement bien rôdé. Il est émouvant de voir les cobs côtoyer les singes, les petits imiter les parents, les babouins se pencher sur l’eau le derrière en l’air. Le seul danger émanait des crocodiles : faisant la planche mine de rien dans la mare, ces prédateurs s’approchaient de temps en temps de la rive, occasionnant quelques belles paniques et de grands sauts parmi les animaux venus s’abreuver. Mais il n’y a pas eu de casse, et je ne sais d’ailleurs pas comment j’y aurais réagi…

Nous n’avons pas vu de lions, ni de guépards. J’aurais bien aimé, mais tant pis,  « nous avons été malchanceux » comme on nous l’a dit par la suite. Et puis ce seraient les animaux les plus durs à observer, avec les buffles. Ce n’est pas grave, nous en avons pris plein la vue toute la journée, et ça nous donne une raison de plus d’y retourner, dans la savane africaine !

 



08/03/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 18 autres membres