Arushaniouz

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Le pays Somba

Un nouveau petit volet sur le Bénin. Après la visite du parc Pendjari, nous avons pris nos quartiers à Natitingou, une petite ville dans le nord-ouest du Bénin, et avons sillonné les environs, dont le pays Somba.

Le pays Somba abrite de nombreux petits villages typiques, avec des habitations de construction atypique, appelées des tatas. Nous avons visité un petit village, Koussoucoingou, dont le côté « étape touristique » est parrainé par l’ONG Eco-Bénin, très présent sur tout le territoire béninois. Nous étions accompagnés d’un guide, qui nous a expliqué l’architecture de ces fermes fortifiées, les pratiques animistes et autres curiosités que je n’ai pas toutes retenues, mais je vais faire de mon mieux pour vous relater notre visite dans ses grandes lignes.

Dans cette région, beaucoup de personnes portent des cicatrices sur le visage, représentant leur appartenance à telle ou telle ethnie, et faisant office de « passeport ». Sur le visage de notre guide, nous avons reconnu les mêmes graphismes que sur les façades des tatas. Vous pourrez le voir sur la photo. Cette pratique tend à disparaître, hépatites et sida oblige… le même couteau sert à scarifier plusieurs enfants sans être nettoyé au préalable.

Notre visite d’une tata, habitée, a été intéressante. On y retrouve à peu près la même configuration qu’à Thiébélé, le petit village que nous avons vu l’an dernier. En bas, la cuisine « d’hiver », une pièce où dort l’aïeul qui n’a plus la force de monter. Les enfants dorment avec les grand’parents. En haut, sur le toit, une chambre pour monsieur, et une chambre pour madame (ou plusieurs, en fonction du nombre d’épouses), une cuisine « d’été », et le grenier. Le grenier est compartimenté, et contient du mil, du sorgho, du blé… et un petit réceptacle pour les objets précieux. Il est également équipé d’un système d’alarme : quand on ôte le chapeau, la clochette qui y est accrochée tinte, et alerte ainsi son propriétaire.

Ce sont les hommes qui construisent les maisons, et les femmes qui les décorent. Il est la plupart du temps nécessaire de ravaler la façade après la saison des pluies. Beaucoup de tatas ont disparu car la remise en état est fastidieuse et les villageois leur préfèrent des cases plus fonctionnelles, mais des groupements se sont mobilisés pour la sauvegarde de ce patrimoine.

Devant les tatas, des autels de sacrifices. Au-dessus des portes, des ossements à fort pouvoir protecteur. C’est l’oracle qui indique le sacrifice à réaliser, selon la protection demandée : on trace une grille au sol, et on lance un petit objet. A l’endroit où l’objet tombe correspond un sacrifice. Ce peut être, nous a dit notre guide dans une seule et même phrase, une poule, un cochon, un garçon ou une fille… Nous avons préféré ne pas relever…

Par la même occasion, plus rassurant quand-même, nous avons découvert que les baobabs, qui peuvent vivre plus de 2000 ans, se creusent profondément avec l’âge. Ces cavités peuvent servir comme réserve d’eau des pluies, d’abribus, contenir un petit commerce ou un débit de boissons, voire des toilettes, et à une certaine époque étaient même utilisées comme prison. Je vous ferai un « spécial baobab » dans quelque temps, un arbre vraiment étonnant.

 



16/03/2013
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