Arushaniouz

Comme beaucoup d'entre vous le savent déjà, la semaine dernière a été consacrée à Rijk Zwaan et l'agriculture burkinabée. De rendez-vous en rendez-vous, de déplacement en déplacement, nous en avons vu de plusieurs couleurs. Je ne vais pas trop m'attarder sur le côté agraire de nos démarches, ça je le laisse à Christophe, mais vais vous raconter la semaine dans ses grandes lignes.

On peut dire qu’on n’a pas arrêté. Une semaine, ça passe vraiment très vite, et il faut tenir compte aussi de l’heure africaine, qui est un peu différente de l’européenne. Disons qu’on prend son temps, on n'est pas pressé,  et n’importe quoi ou qui peut se greffer sur l’emploi du temps prévu, chamboulant l’organisation de la journée. Ayant quand-même un programme chargé, nous ne déjeunions pas avant 16h/16h30, voire pas du tout ! Flexibilité et fermeté, deux concepts à manier en permanence, pour ne pas heurter l’interlocuteur tout en faisant en sorte de (faire) respecter nos impératifs. 

Pour aller à Bobo Dioulasso, il nous fallait une voiture de location (avec chauffeur, c’est indispensable). Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais nous avons fini par décider de passer par l’hôtel où logeait Christophe. On ne fera plus ça la prochaine fois… Nous pensions que ce serait une garantie supplémentaire pour disposer d’une bonne voiture, et que nenni ! Le 4x4 qu’on nous a mis à disposition n’était pas de prime jeunesse, et dès l’ouverture de la portière, Christophe s’est retrouvé avec la poignée dans la main. Ca commençait bien ! Nous sommes allé chercher Harouna, notre contact au Burkina qui est venu avec nous, et au bout de quelques km seulement, ça sentait drôlement le chaud. C’est normal, nous a dit Matthieu, notre chauffeur, cette voiture n’aime pas la ville, ça ira mieux sur la route, ce sont les freins. Sur quoi il a pris une clé, trifouillé quelque chose au niveau de la roue, et nous voilà repartis. En même temps nous avons appris que Matthieu était aussi mécano, et ça nous a permis de nous sentir un peu moins inquiets pour la suite. Il y avait encore toute la route à faire ! Mais nous sommes arrivés à bon port, et même revenus, sans encombre.

A l’hôtel à Bobo Dioulasso, il a été impossible de se connecter à internet. Pourtant, ils ont la wifi. L’appareil à carte bleue ne fonctionnait pas non plus, et même le téléphone avait du mal à passer. Philippe nous a appris par la suite que les télécommunications avaient été coupées au Mali, et Bobo n’étant pas très loin de la frontière, ceci explique cela. En parlant du Mali : le mercredi nous avons visité plusieurs producteurs de légumes autour de Bobo. J’avais pris la carte du Burkina avec moi, histoire de suivre un peu notre itinéraire, et plus ça allait, plus on se rapprochait de la frontière… Ca a beau être le sud-est du Mali, une partie moins touchée par les événements, on n’était pas trop tranquilles quand-même. Vous pouvez rigoler, Harouna se moquait de nous aussi d’ailleurs, mais en tant que blanc, on a un peu de mal à se fondre dans la foule, et on n’est jamais trop prudent.

De retour à Bobo, sains et saufs, Harouna a insisté pour qu’on goûte la spécialité locale, des chenilles grillées ! Nous nous sommes contentés d’en acheter, ayant un peu peur pour d’éventuels effets secondaires, à éviter quand on n’est pas chez soi. Depuis, j’ai osé, je suis toute contente de ma témérité, et je vais bien. Ca croque sous la dent et a un fort goût de plante, je vous les recommande (cap ou pas cap ?).

Et de retour sur Ouaga, nous avons encore couru de rendez-vous en rendez-vous, et avons finalement réussi à boucler tout notre programme. Et à planter des graines, au sens littéral et figuré. Heureusement que Christophe a une longue expérience de l’Afrique, et que je n’en suis plus à mes tous débuts non plus (même si j’ai encore beaucoup à apprendre !). Ca nous a permis de prendre le recul nécessaire et de bien avancer dans nos démarches, tout en se laissant, inévitablement, porter par les événements. Rencontrer tous ces gens, parcourir le pays, c’était une expérience très sympathique et enrichissante. Je recommence quand vous voulez !