Arushaniouz

Aujourd’hui, je vais vous parler bouffe.  Pas celle des restaurants (ici, ce n’est pas la grande gastronomie,  mais heureusement il y a les indiens, grecs et chinois pour varier les plaisirs), mais celle du quotidien.

Comme à Ouaga, il est nécessaire de se réinventer. On trouve de tout, mais le choix est limité et les produits sont différents. Oh,  bien sûr, on trouve du riz, des pâtes, du thon en boîte, du thé, café etc…  Mais on a beau faire sa petite liste de courses, pleine d’envies et de bonne volonté, on rentre avec trois fois rien du supermarché. C’est la viande surtout qui « pose problème » et notre régime devient très végétarien. Ce qui n’est probablement pas une mauvaise chose, soit dit en passant. La viande se vend surgelée, et je ne fais pas trop confiance à la chaîne locale du froid. On a fait quelques  essais sans tomber malades, mais bon… Sinon il y a un boucher en centre-ville qui serait digne de confiance, mais quand nous y sommes allés, c’était fermé, et nous n’avons donc pas encore testé. Ca fait partie des nombreuses choses qui nous restent encore à faire.

Côté fruits et légumes, il y a de l’offre, mais là encore, le choix est limité. Ca fait un mois que nous n’avons pas mangé de salade par exemple (j’ai hâte de pouvoir en ramener du boulot !). Ici, c’est tomate, oignon, concombre, carotte, poivron et chou. Puis bananes, mangues et ananas. Plus quelques pommes. Donc, il est nécessaire d’être inventif et de faire appel à sa créativité ! Toujours les mêmes ingrédients, mais en variant les saveurs. Un jour thym, un jour curry. Un jour riz, un jour pâtes. Un jour pommes de terre, et là, c’est la fête ! Le tout avec des légumes secs en tous genres, pour les protéines nécessaires à notre équilibre alimentaire. A nous les haricots blancs, les pois chiches, les lentilles et les « black eyed peas » ! Ces derniers s’appellent Kunde ici (Niébé en Afrique de l’Ouest) et j’avoue que c’est très bon.

Sinon, quand nous allons au supermarché (c’est un peu comparable aux petits Spar de quartier de chez nous), j’aime bien acheter des choses que je ne connais pas. Après, je passe du temps sur internet pour comprendre ce que c’est, et ce que je peux en faire. Comme les farines, par exemple. J’ai vite compris que Unga voulait dire farine. Google traduction m’a ensuite enseigné maïs, millet et blé (mahindi, ulezi et ngano), et des blogs et des sites en anglais et en français me donnent des idées recette pour en faire quelque chose. Avec plus ou moins de bonheur il faut dire… Parfois, c’est carrément raté, mais cela ne m’empêche pas de réessayer !

Chez Rijk Zwaan, nous avons de la chance, nous sommes nourris. Il y a un cuisinier, qui prépare le petit déjeuner (du porridge la plupart du temps)  et le déjeuner. Et à 10h, selon les jours, il y a pain grillé ou crêpes ou beignets. Le déjeuner est invariablement composé de riz et de haricots. Parfois, il n’y a que ça. Mais souvent c’est accompagné de légumes (là, ça fait 15 jours qu’on a du chou blanc à toutes les sauces, saison oblige), et quelquefois il y de la viande (poulet, boeuf ou indéfinissable - chèvre ?). Que je ne prends presque jamais car c’est assez caoutchouc et un peu compliqué à manger pour ma dentition européenne  (oui oui, j’avoue, je fais ma difficile).

Je pourrais encore continuer longtemps, mais je vais clore ce petit laïus sur l’eau. L’eau du robinet peut être utilisée pour cuisiner (elle doit bien bouillir), mais il ne vaut mieux pas la boire. Donc nous avons une fontaine à eau, avec des bidons de 20 litres. On utilise cette eau aussi pour le café et le thé, et pour se laver les dents (quoi que je vis assez dangereusement, car j’utilise souvent l’eau du robinet pour les dents… Philippe me dit que je vais le regretter un jour, et il a peut-être raison). Les légumes et les fruits, nous les désinfectons avant de les manger. Là, ce n’est pas tellement l’eau du robinet qui est en cause, mais la façon dont les légumes ont été cultivés et trimballés jusqu’à leur arrivée chez nous. A Ouaga, on achetait du permanganate de potassium en petites pastilles chez le pharmacien, mais nous n’en avons pas trouvé ici. Alors nous utilisons un liquide qui sent très fortement l’eau de javel (c’est aussi utilisé pour stériliser les biberons, donc ça doit pouvoir faire l’affaire), que nous ajoutons à l’eau dans laquelle les fruits et légumes  font trempette pendant une petite demi-heure avant d’être rangés au frigo.

Voilà voilà, un petit aperçu de notre quotidien côté nourriture ! Si vous avez des idées recette à partir des ingrédients ci-dessus, je suis preneuse ! Ca nous changera de la tarte à la tomate (quoi qu’elle est très bonne ma tarte) et les lentilles au curry !