Arushaniouz

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Un train pas comme les autres

Ca y est, c’est fait, nous avons pris le train Ouagadougou – Bobo Dioulasso ! Cela faisait déjà quelque temps que j’en avais envie, histoire de voyager autrement.

 

Un peu d’informations touristiques : il y a quelque chose comme 375 km entre les deux villes. En voiture, il faut compter environ 5 heures pour parcourir cette distance. En train, c’est 8 heures.  Ca n’a pas été facile d’avoir les renseignements, mais j’avais fini par découvrir qu’il y a trois trains par semaine, le mardi, jeudi et samedi, départ 07h30.  Pour ceux d’entre vous qui ont envie de tenter cette aventure, et je vous le recommande :  les billets sont en vente au guichet de la gare uniquement la veille du départ entre 15h et 17h pour voyager en seconde classe, et seulement le matin-même pour faire le trajet en première. 

 

Samedi matin, nous voilà àla gare à 06h30. Le réveil a été difficile, mais nous y sommes arrivés. Mes informations étaient justes et on a pu acheter nos billets. Bonne nouvelle ! Il y avait un monde fou dans la gare, mais nous avons pu rejoindre le quai,  où nous avons attendu  l’arrivée de la locomotive et de notre wagon. Et surprise, le train est parti à 07h30, pile à l’heure.

 

La voiture 1ère classe est climatisée par de gros appareils accrochés un peu partout. Il ne fait pas très chaud actuellement, mais nous avons bien apprécié d’avoir un peu d’air frais dans l’après-midi ! Les sièges, plutôt vétustes, sont relativement confortables, et il y a des rideaux aux fenêtres. Nous avons été les seuls à les ouvrir, pour contempler de paysage   Et quelle n’a pas été notre surprise de découvrir qu’il y avait un téléviseur dans le compartiment. Nous avons eu droit à des clips de groupes africains, suivis de deux films, africains également, qui étaient dans la veine de ce que nous avons pu voir au cinéma il y a quelque temps. On était tout à fait dans l’ambiance. Puis, en complet décalage avec l’environnement, on nous a passé plusieurs épisodes de la série documentaire Apocalypse, sur la 2de guerre mondiale ! Cela faisait un drôle d’effet.

 

J’aurais bien aimé voyager en seconde, pour le côté un peu plus authentique, mais nous avons voté  démocratiquement, et j’étais en minorité… Il faut dire qu’en plus de la clim, le gros avantage de voyager en 1ère, c’est qu’il y a des toilettes. J’ai poussé un grand ouf de soulagement quand je m’en suis aperçu… Quand on voyage en 2de,  il faut attendre les arrêts pour pouvoir sortir du train et se débrouiller comme on peut. Il y avait même un petit comptoir installé dans le petit sas entre notre wagon et celui d’à côté, où on pouvait manger des plats de riz, pâtes, omelettes, et se fournir en  boissons. Le grand luxe !

 

Le trajet en lui-même était tranquille. Le train ne va pas très vite, et on a tout le temps pour regarder le paysage. Le paysage est plutôt monotone De Ouaga à Bobo, c’est la brousse. Avec de temps en temps un petit village, et des enfants qui courent à toute vitesse pour voir passer le train. C’est seulement en s’approchant de Bobo qu’il y a variation sur thème, avec des champs où le coton venait juste d’être récolté.  Je vous joins quelques photos. J’en ai pris plein, mais comme vous le savez maintenant, mon talent de photographe laisse à désirer, et j’ai fait un choix parmi les meilleures…

 

Le train fait plusieurs arrêts, dont Koudougou est le plus important. Quand le train s’approche de la gare, on peut voir les femmes accourir avec de grandes bassines sur la tête remplies de boissons, gâteaux, pain, fruits et légumes…  Là, il y avait des carottes à profusion,  offrant sur le quai de la gare un joli tableau de vert et d’orange très coloré. Les passagers descendent sur le quai, font leurs emplettes, prennent l’air, et tout cela dans un charmant vacarme haut en couleur.  Quand le train annonce son départ, chacun reprend tranquillement sa place et c’est reparti.

 

Nous sommes arrivés à Bobo Dioulasso vers 16h15, toujours à l’heure (oui  oui, la compagnie  Sitarail n’a rien à envier à  la SNCF !), et le train a poursuivi sonvoyage pour se rendre à Abidjan, en Côte d’Ivoire. La gare de Bobo est magnifique. C’est un bâtiment qui date de l’époque coloniale, d’un blanc immaculé. La gare de Bobo est aussi belle et propre que celle de Ouaga est moche et sale. Notre chauffeur nous attendait devant la gare avec la voiture (et nos bagages), et après la visite de la grande mosquée, nous a déposés à notre hôtel, une charmante maison d’hôtes. Eh oui, que voulez-vous,  nous voulons bien nous aventurer un peu en dehors des sentiers battus, mais n’oublions pas le confort pour autant !

 

Et dimanche nous sommes retournés à Ouagadougou en voiture, par la route.  A part un camion de coton et un car renversés, un trajet sans encombres. Ah oui, nous nous sommes arrêtés à Boromo, à mi-chemin, pour manger un bout . Nous avions dormi à Boromo en septembre, aux Voûtes Nubiennes, et comme l’andouille que je suis parfois, j’y avais oublié mon collier. Puisque nous étions juste à côté, et qu’on ne sait jamais, j’y suis retournée . Personne n’y croyait, sauf moi, mais figurez-vous qu’on me l’a rendu, mon collier.  Le Burkina Faso,  la terre des hommes intègres, porte une fois de plus bien son nom !

 



08/01/2013
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